Symboles Australiens (nation et temps de guerre)
  • Le Slouch Hat
  • Le Rising Sun
  • "Digger"
  • Le Drapeau australien
  • L'hymne national
  • Le Poppy
  • La Victoria Cross
  • In Flanders Fields
  • "Lest We Forget"
  • "For the Fallen"

  • Le "poppy" (coquelicot)

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    Couronne de coquelicots artificiels.

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    Croix de coquelicots au pied
    de la tombe d'un soldat.

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    Ypres - Menin Gate.

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    Coquelicots sauvages en bordure de route.

    Pour les Britanniques, le coquelicot est la fleur du Souvenir depuis les années 20. Il est porté lors de la commémoration de l'Armistice et compose par exemple les gerbes déposées au pied des tombes ou des monuments. Ce symbole est l'équivalent du bleuet pour les Français mais son usage reste plus répandu et peut-être plus porteur de sens.
    Au cours de la Grande Guerre, les coquelicots étaient les premières plantes a repousser sur le sol dévasté. Les soldats racontaient qu'avant la guerre ils fleurissaient blanc mais qu'avoir poussé sur un sol imprégné du sang de leurs camarades les avaient fait devenir rouge vifs. Plusieurs textes britanniques mentionnent les coquelicots et leur étrange présence sur le champ de bataille. L'un d'eux, le célèbre poème "In Flanders Fields", passe pour être à l'origine de l'usage du coquelicot comme fleur du Souvenir. Miss Moira Michael, une Américaine qui travaillait alors pour la Young Men Christian Association (La YMCA, cette organisation humanitaire oeuvrait pour améliorer le quotidien des soldats à l'arrière), fut bouleversée par ce poème et en rédigea un autre en réponse : "The Victory Emblem". L'emblème étant bien sûr le coquelicot dont la floraison rappelle que "le sang des héros ne meurt jamais"...
    Les premiers coquelicots furent achetés puis portés en petit nombre le 9 novembre 1918 lors d'une réunion des responsables de la YMCA chez Miss Michael. Ce précédent inspira la représentante française, Mme Guérin. Elle démarcha avec succés plusieurs associations des pays alliés afin que des coquelicots artificiels soient vendus au profit des veuves, des orphelins et des vétérans dans le besoin. Le premier "Poppy Day" et les premières ventes de coquelicots en Grande-Bretagne ainsi qu'en Australie eurent lieu le 11 novembre 1921. Les coquelicots étaient le plus souvent acheté à une organisation française : ses profits servaient à aider les enfants des régions sinistrées et la confection était confiée à des veuves de guerre.
    En 1921, la principale association australienne d'anciens combattants avaient fait venir un million de coquelicots en tissus fabriqués dans les orphelinats français. Chaque "poppy" était vendu un shilling et sur ce montant six pence allait à une association s'occupant des enfants français. A l'origine, le coquelicot n'était pas officiellement associé à l'Anzac Day (le jour du Souvenir australien). Il l'est devenu peu à peu. Ce serait lié à une pratique commencée le 11 novembre 1993, quand le soldat inconnu australien fut inhumé. Les participants aux cérémonies glissent un coquelicot dans l'interstice à côté du nom d'un parent sur les murs du Hall of Memory où sont inscrits les noms des morts au champs d'honneur. Forme d'hommage fréquente sur les autres monuments du Commonwealth.
    De nos jours, en Grande-Bretagne comme en Australie, on vends toujours et on porte encore à la boutonnière des coquelicots le jour de l'Armistice. Les bénifices des ventes sont distribués à des associations caritatives.

    Le poème "In Flanders Fields"
    In Flanders Fields the poppies blow 
    Between the crosses, row on row,
    That mark our place; and in the sky
    The larks, still bravely singing, fly
    Scarce heard amid the guns below.

    We are the dead. Short days ago
    We lived, felt dawn, saw sunset glow,
    Loved and were loved, and now we lie
    In Flanders fields. 

    Take up our quarrel with the foe;
    To you from failing hands we throw
    The torch; be yours to hold it high.
    If ye break faith with us who die
    We shall not sleep, though poppies grow
    In Flanders fields.


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    Restes du bunker où John McCrae
    aurait rédigé son poème, près de Ypres.


    Dans les champs de Flandre les coquelicots ondulent
    Entre les croix rang après rang
    Qui marquent notre place, et dans le ciel
    Les alouettes bravement chantent encore et volent
    A peine audibles dans le bruit des canons.

    Nous sommes les morts, il a peu de jours
    Nous vivions, sentions l'aube, voyions le couchant embrasé,
    Aimions et étions aimés, et maintenant nous sommes étendus
    Dans les champs de Flandre.

    Poursuivez notre combat avec l'adversaire;
    Nous vous lançons le flambeau de nos mains défaillantes
    Afin qu'il soit vôtre et que vous le teniez haut.
    Si vous manquez de parole à nous qui mourrons
    Nous ne pourrons pas dormir, bien que les coquelicots poussent
    Dans les champs de Flandres.
     

    L'auteur, le Lieutenant-Colonel John McCrae servait comme médecin dans un poste de secours avancé lors de la seconde bataille d'Ypres en 1915. Provitant d'une accalmie, il écrivit ce poème au crayon sur une feuille de carnet. Par la suite, il l'envoya anonymement au magazine anglais "Punch" qui le publia le 8 décembre 1915 sous le titre "In Flanders' Fields" (Dans les champs de Flandre). Ce poème eut à partir de ce moment un énorme succés. John McCrae est mort en France d'une pneumonie dans un hôpital militaire en mai 1918. Juste avant de mourir, il révéla être l'auteur du célèbre poème. Celui-ci est très souvent récité pendant les cérémonies du Souvenir.

    La Victoria Cross


    (prêt de Bill Simpson - Belgian medals website)
     

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    Ce sergent anglais a reçu la Victoria Cross à titre posthume et celle-ci figure donc sur sa tombe (Longueval - Somme).

    La Victoria Cross est la décoration britannique la plus prestigieuse. Elle a été créée le 5 février 1856 et doit son nom à la reine Victoria. Cette médaille fut décernée à partir de cette date et rétroactivement à 1854. En effet, son institution est liée à la guerre de Crimée contre la Russie. Auparavant, il n’existait pas de récompenses pouvant être vraiment décernées avec justice. La Victoria Cross est depuis attribuée pour un acte de bravoure, de vaillance ou d'abnégation notable, ou encore de dévouement extrême en présence de l'ennemi. Cela sans distinction de grade. Après 1874, tous les soldats de l’empire britannique peuvent recevoir cette distinction. A ce jour, 1 354 « Croix de Victoria » ont été décernées. Les deux dernières le furent lors de la guerre des Malouines en 1982. Pour des actes de bravoure importants une barrette peut venir se rajouter à la décoration initiale.

    Jusqu’en 1918, le ruban était bleu foncé pour la marine et rouge cramoisi pour l'armée. Ensuite cette dernière couleur fut adoptée pour toutes les armées. La médaille serait fabriquée dans le métal des canons pris aux Russes pendant la guerre de Crimée.  Le dessin de la Croix est l'œuvre de H.H. Armstead qui travaillait pour des bijoutiers londoniens toujours en charge de sa production. Au revers, la date de l’acte d’héroïsme, le grade, le nom et le régiment sont gravés. Suite à leur comportement pendant la bataille de Le Hamel, les soldats australiens Henry Dalziel (15e bataillon) et Thomas L. Axford (16e bataillon) ont été décorés de la Victoria Cross.
     

    Lien externe / Source : Victoria Cross Reference

    "Lest We Forget" or "Recessional"
    GOD of our fathers, known of old,
         Lord of our far-flung battle line,
    Beneath whose awful hand we hold
         Dominion over palm and pine—
    Lord God of Hosts, be with us yet,
    Lest we forget—lest we forget!

    The tumult and the shouting dies;
         The Captains and the Kings depart;
    Still stands Thine ancient sacrifice,
         An humble and a contrite heart.
    Lord God of Hosts, be with us yet,
    Lest we forget—lest we forget!

    Far-called our navies melt away;
         On dune and headland sinks the fire;
    Lo, all our pomp of yesterday
         Is one with Nineveh and Tyre!
    Judge of the Nations, spare us yet,
    Lest we forget—lest we forget!

    If, drunk with sight of power, we loose
         Wild tongues that have not Thee in awe,
    Such boastings as the Gentiles use,
         Or lesser breeds without the Law—
    Lord God of Hosts, be with us yet,
    Lest we forget—lest we forget!

    For heathen heart that puts her trust
         In reeking tube and iron shard—
    All valiant dust that builds on dust,
         And guarding calls not Thee to guard.
    For frantic boast and foolish word,
    Thy Mercy on Thy People, Lord! 

    "Lest We Forget" est à l'origine un poème lyrique victorien connu sous le titre "Recessional". Son auteur est le célèbre Rudyard Kipling (1865-1936). Il écrivit ce poème à l'occasion du jubilé de diamant de la reine Victoria. A l'intérieur, on y trouve l'avertissement fait aux Britanniques de ne pas exploiter les autres peuples. Ce poème fut peut-être inspiré par une bataille menée par les troupes inpèriales britanniques en Inde, près de Kargill. Avec la Grande Guerre, il fut repris parce qu'il a une signification plus profonde. Il est aussi intéressant de  remarquer que Kipling a perdu son fils unique sur le front de la Somme en 1916. Il a aussi joué un grand rôle dans la conception des cimetières militaires de l'après-guerre.

    The Ode "For the Fallen"
    With proud thanksgiving, a mother for her children,
    England mourns for her dead across the sea.
    Flesh of her flesh they were, spirit of her spirit,
    Fallen in the cause of the free.

    Solemn the drums thrill: Death august and royal
    Sings sorrow up into immortal spheres.
    There is a music in the midst of desolation
    And a glory that shines upon our tears.

    They went with songs to the battle, they were young,
    Straight of limb, true of eye, steady and aglow.
    They were staunch to the end against odds uncountered:
    They fell with their faces to the foe.

    They shall grow not old, as we that are left grow old:
    Age shall not weary them, nor the years contemn.
    At the going down of the sun and in the morning
    We will remember them.

    They mingle not with their laughing comrades again;
    They sit no more at familiar tables at home;
    They have no lot in our labour of the day-time;
    They sleep beyond England's foam.

    But where our desires are and our hopes profound,
    Felt as a well-spring that is hidden from sight,
    To the innermost heart of their own land they are known
    As the stars are known to the Night;

    As the stars that shall be bright when we are dust,
    Moving in marches upon the heavenly plain;
    As the stars are starry in the time of our darkness,
    To the end, to the end they remain.

    Traduction libre et personnelle du 4e verset :

    Ils ne vieilliront pas, comme nous qui sommes restés vieillirons :
    L’âge ne les usera pas, ni même le poids des années.
    Au coucher du soleil et le matin,
    On se souviendra d’eux.

    Son auteur, Laurence Binyon (1869-1943), était un poète célèbre au tournant du XXe siècle. Le 21 septembre 1914, le Times publia son poème "For The Fallen" ["Pour ceux qui sont tombés"]. Il l'a écrit alors qu'il travaillait au British Museum. Binyon n'a pas rejoint le front avant 1916 et a servi comme infirmier dans la Croix-Rouge. Son poème souvent seulement intitulé "The Ode" fait maintenant partie de la tradition des ANZACs et des Britanniques. Pendant les cérémonies, le quatrième verset est souvent seul récité tel une prière.

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