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![]() Des hommes du 15e bataillon, le jour de l'attaque, épuisés et endormis sous le camouflage qui recouvrait un mortier allemand de la Pear Trench. AWME02664© |
L'attaque fut lancée à
3h10 du matin aux premières lueurs du jour. Chaque fantassin partait
avec 220 cartouches, 2 grenades Mills, une gourde supplémentaire
et un chargeur pour fusil-mitrailleur Lewis. Ces fusils-mitrailleurs s'ajoutaient
aux 46 mitrailleuses lourdes et leurs servants qui prirent part à
l'attaque. Le Lewis-gun était plus léger et plus maniable.
Il ne nécessitait aussi que deux servants. En certains endroits,
la première vague suivie des tanks avança cachées
par des nuages de fumées. Certains défenseurs ne furent conscients
du danger que lorsque les assaillants arrivèrent tout près.
Au bois de Vaire, les Allemands surpris portaient encore leurs masques
à gaz. Les bois de Vaire et Hamel tombèrent vite aux mains
de la 4e brigade.
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![]() Des Australiens recherchant des blessés au milieu des ruines, le jour suivant la capture du village. Les hommes gardent leurs revolvers prêts au cas où un Allemand non découvert par les équipes de nettoyage s'en prenne à eux. AWME02666© |
Quant au village, la 11e brigade était
chargée de sa capture. Le 43e bataillon devait prendre le village
et y éliminer toute résistance. Le 44e, divisé en
deux moitiés, devait dépasser le village de chaque côté
(voir aussi l'ordre
de bataille). Chacun des deux bataillons devait être accompagné
de 6 tanks. La résistance allemande se fit sentir à l'ouest
du village en flammes. Les assaillants étaient stoppés et
s'affrontèrent à l'ennemi au cours d'un échange de
tirs et de grenades. Finalement, les Allemands furent pris de flanc par
une section américaine aux ordres d'un lieutenant australien. Juste
au nord du village, se trouvait un petit espace boisé, le "Nolamel
wood", qui était solidement tenu par l'ennemi. Les Australiens
s'y perdirent dans la fumée mais leur capitaine réussit à
les guider grâce aux éclairs des obus frappant la cime des
arbres. Là-bas, les Allemands se rendirent compte qu'ils étaient
tournés au moment où ils commencèrent à tirer.
Les mêmes diggers furent ensuite arrêtés par
une mitrailleuse au coin du village. Elle ne s'arrêta que quand un
tank lui passa dessus.
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![]() Le drapeau tricolore français, installé par le Capitaine J. Moran du 43e bataillon en haut d'une des maisons en ruine le matin de la capture du village. AWME02667© |
Après que le barrage se soit
éloigné, les compagnies du 43e bataillon purent pénétrer
dans le village par le nord et par le sud ainsi que par l'ouest. Les Allemands
étaient retranchés dans des abris ou des caves. Le Hamel
fut totalement nettoyé vers 7h00 et un drapeau français fut
accroché au sommet de la maison la plus à l'est du village.
300 Allemands furent fait prisonniers dont un commandant de bataillon et
son état-major. Pendant ce temps, le 44e bataillon et le 15e au
sud progressèrent jusqu'aux positions ennemies, un nœud de vieilles
tranchées au sommet de la colline.
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Les objectifs furent atteints en 93
mn au lieu des 90 mn prévues. Cette attaque réussie démontrait
l'efficacité des tactiques employées et donc la justesse
des conceptions de John Monash.
Selon lui, les fantassins ne devait pas se risquer à un assaut héroïque
et épuisant mais avancer prudemment protégés par toute
la panoplie des moyens modernes disponibles : artillerie, mitrailleuses,
avions et blindés.
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Dans la nuit du 2 au 3 juillet, les
tanks furent parqués aux environs de Hamelet. Ils gagnèrent
leurs positions de départ vers 22h30, leurs moteurs tournants au
ralenti. Ils s'élancèrent ensuite à l'assaut avec
la première vague puis la dépassèrent. En plusieurs
points, les tanks furent en retard et les fantassins partirent sans eux.
Ce fut le cas des trois tanks alloués au 15e bataillon qui dut attaquer
et prendre seul des défenses allemands dont la "pear trench" (tranchée
en forme de poire). Une trentaine de tanks avaient été réservés
pour le secteur du village. Les 43e et 44e bataillons avaient reçu
chacun six tanks pour prendre le village. Six tanks accompagnaient aussi
les sections de soutien des 43e et 15e bataillons faisant la jonction entre
la 11e et la 4e brigade. Encore six autres tanks devaient renforcer ceux
entrant dans le village.
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