La Reconstruction

Aperçu de la reconstruction

Une des rues du village, à droite de la route : les rails et les wagonnets.
Pendant plusieurs années, Le Hamel fut un immense chantier. Avant de commencer à reconstruire, il fallait tout d'abord déblayer. Des tonnes de gravats, de ferrailles, de barbelés etc. étaient à enlever. A l'époque, il n'y avait ni camions, ni bulldozers. Ce travail fut facilité par l'emploi de wagonnets circulant sur des voies étroites de 60 cm (type Decauville). De même que pour les logements provisoires, ces voies et les matériels correspondant venaient des armées. Ils servaient à alimenter le front et on les avait démonté pour les installer dans les villages à reconstruire.

La même sorte de vue.
En dehors du village, les tranchées et les nombreux cratères devaient aussi être rebouchés pour permettre le redémarrage de l'agriculture. Partout, il fallait collecter les munitions non explosées qui mettaient en danger les ouvriers et les habitants. C'était le rôle des militaires. Dans la Somme, il y avait 450 000 hectares à déminer. Cette activité se poursuit encore de nos jours.

Locomotives poussant des wagonnets et quelques ouvriers travaillant au déblaiement. La plupart des wagonnets étaient cependant poussés par eux pour les courtes distances.
Les villages détruits attirèrent des entrepreneurs venus de toute la France. Il y avait beaucoup de matériaux à récupérer. Les ferrailleurs furent ceux qui y gagnèrent le plus. L'état fut très présent pour aider les sinistrés. De nombreux services furent créés (service de la remise en culture par exemple) en raison des nombreux besoins. Aider les sinistrés était un devoir moral pour la nation.

Vue de la rue Adrien Petit, à gauche de la baraque on peut voir les rails. Les bâtiments presque achevés au bord de la rue remplacent le château. Celui-ci n'a pas été reconstruit.
On ne connaît pas bien ce qui se passa exactement au Hamel au sujet de la main d'oeuvre. Des habitants furent certainement embauchés par les entreprises privés ou l'état. A l'échelle du département, on utilisa des prisonniers de guerre jusque mars 1920. Certains firent même office de démineurs. Près de 12 000 ouvriers belges, polonais ou italiens vinrent travailler dans la Somme. Certains s'y installèrent.

Vue Est-Ouest du village. Le bâtiment au fond à droite est le même que sur l'image du haut. On voit aussi la cheminée de l'usine.
Les habitants pouvaient aussi très bien choisir d'effectuer le déblaiement de leur terrain. Il touchaient alors une indemnité, ce qui était plus avantageux dans certaines situations. En 1900, il y avait 844 habitants ; en 1926, il y en a 405. Beaucoup de familles ne se réinstallèrent donc pas au Hamel et choisir donc d'utiliser leur dommage de guerre pour commencer une nouvelle vie ailleurs. Ils avaient sans doute des raisons personnelles ou économiques : l'une des usines de Hamel ne fut pas reconstruite.
Le Monument aux Morts

Le Monument aux Morts. La clôture qui l'entoure, visible aussi en bas à gauche sur l'image précédente, est faite de barbelés et de piquets "tire-bouchons" récupérés.

Dans chaque village français fut érigé un Monument aux Morts. Celui de Le Hamel fut élevé avant même que les maisons ne soient reconstruites. La municipalité choisit de le placer au milieu d'un des principaux carrefours. Le monument est très simple, il a une forme se rapprochant d'un obélisque.

Deux jeunes filles du village le jour de l'inauguration du Monument. Celle à cheval figure Jeanne d'Arc, symbole national. L'autre, habillée du costume traditionnel alsacien, représente l'Alsace, province de l'Est retournée à la France après la guerre.

Sa présence rappelle que Le Hamel et d'autres villages ont été doublement victimes de la guerre : les destructions et ceux qui ne sont pas revenus... 26 hommes du villages sont morts en 14-18. Ce monument était alors plus que commémoratif. Il permettait aux familles et aux proches de faire leur deuil à défaut de pouvoir se recueillir sur une tombe trop lointaine ou inexistante.

Vue générale de l'inauguration du Monument aux Morts. Beaucoup de personnes portent des habits sombres. Ce qui montre la gravité de cette cérémonie.
Le Monument aux Morts faisait partie d'un véritable culte patriotique. Son inauguration fut un événement que l'on imagine solennel et grave. Le 11 novembre, commémorant la signature de l'Armistice, devint un jour du souvenir. Tous les habitants se rendaient alors au Monument pour rendre hommage aux morts plus que pour célébrer la victoire. Ils ne pensaient sans doute pas que d'autres noms seraient un jour rajoutés à ceux des morts de la Grande Guerre.

Le village détruit Le village reconstruit dans les années 20 Seulement si le menu de gauche est indisponible !