Un Nouveau Village

Vue Est-Ouest du village en 1925. On voit en arrière-plan la cheminée de l'usine.
Le nouveau village a été quasiment reconstruit selon le même plan. C'est la brique rouge qui lui a donné un nouveau visage. Pourquoi ? Les forêts sont rares et n'étaient pas exploitables dans la région. Le bois ne fut donc pas privilégié. La pierre de taille calcaire était trop coûteuse. Le torchis, cet enduit naturel et traditionnel que nous avons décrit dans une autre partie, ne fut pas non plus employé. Il était facile à produire sur place mais réclamait une main d'oeuvre spécialisé.

La mairie et la place de la mairie.
La brique rouge était quand même fréquente avant la guerre. Mais son usage était limité par exemple aux bâtiments collectifs ou récents. Au cours de la reconstruction, elle a été massivement utilisée. Elle ne fut pas uniquement choisie par défaut. Elle avait aussi ses propres avantages.

Au fond, la nouvelle église, sur la droite, le bureau de poste.
Tout d'abord, un ouvrier pouvait vite apprendre à construire un mur en brique. Enfin et surtout, l'argile nécessaire à sa fabrication est présente naturellement dans le sol. Cela permettait de produire les briques sur place et limitait donc les coûts. Elles étaient fabriquées dans des briqueteries (on en comptait 55 dans la Somme) ou en meules. C'est-à-dire des fours provisoires qui produisaient des briques de moins bonne qualité.

Rue de Villers, à gauche l'un des bâtiments des écoles. Les écoles sont en arrière de la mairie.
Le même changement se produisit pour les toitures. Les pannes, des petites tuiles en formes de S écrasé, furent abandonnées. Elles furent remplacées par les tuiles mécaniques rectangulaires et plus orangées. L'ardoise était trop chère et les tuiles se fabriquaient comme les briques. Elles offraient les mêmes avantages.

La nouvelle église : ardoise, brique et béton.
Aujourd'hui, il est facile pour un étranger ou pour quelqu'un qui ne connaît pas le passé de la région de souligner la monotonie ou l'absence de charme de certains villages de la Somme par rapport à ceux d'autres régions. C'est tout simplement une des marques laissées par la guerre. La brique a tout de même permis d'éviter un recours excessif au béton et au ciment.

L'usine reconstruite en 1921 et sa cheminée. A gauche, on peut voir l'arrière de l'église provisoire.
De nouvelles réglementations supposées améliorer l'hygiène et la santé furent aussi décidées. Les conséquences de l'une d'elles se voient dans les constructions de l'époque : les plafonds devaient être à 2,50 m et les fenêtres devaient mesurer 1,50 m pour une meilleure aération. Des maisons difficiles à chauffer l'hiver... Par conséquence, les nouvelles maisons n'avaient plus l'aspect ramassé qu'avait celles d'avant la guerre. A ce propos, au Hamel, beaucoup de bâtiments ont le même style. On peut le voir en observant les plus grands bâtiments datant des années 20. Notamment les pignons et les toits. Elles ont très certainement eu le même architecte.

L'intérieur de la nouvelle usine : les ouvriers, les métiers à tisser avec leur système de poulies et de courroies.
Cette période fut aussi l'occasion d'introduire certaines améliorations au Hamel comme ailleurs. La nouvelle école dispose d'un grand préau, de toilettes et de lavabos. On travailla aussi à l'installation d'un réseau d'eau potable. Des bornes fontaines furent installées dans les rues puis, à la fin des années 30, chaque habitation fut reliée à ce réseau. De même pour l'électricité. Pour les habitants les plus modestes, l'installation d'une salle de bain, de toilettes à l'intérieur ou d'autres améliorations restaient encore beaucoup trop chère.

Le village reconstruit dans les années 20 Seulement si le menu de gauche est indisponible !