Une femme et ses enfants posent au milieu des ruines. Cette famille loge dans une espèce de roulotte. On voit ici quelques pans de murs et les nombreux décombres. |
Le Hamel fait partie des 381 villages
de l'Est de la Somme concernés par les destructions. Si ce village
n'a pas été entièrement rasé, comme par exemple
certaines localités ayant subi la bataille de la Somme en 1916,
peu de maisons y étaient encore debout à la fin de la guerre.
Un des habitants auraient reconnu sa ferme parmi les ruines grâce
à l'emplacement de la cour et à un pan de mur. Il est difficile
de s'imaginer ce qu'on put ressentir les villageois qui ont retrouvé
leur maison détruite. De leur seul bien, acheté par eux-mêmes
ou par leurs ancêtres après avoir travaillé dur et
économisé, il ne reste presque rien.
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Là encore, une mère et et ses enfants, assis sur les ruines de ce qu'il reste de leur maison. A gauche, leur logement provisoire. Tout au fond, on distingue une maison. Il s'agit très probablement de celle où fut accroché le drapeau français après la prise du village. |
Les habitants ne sont pas rentrés
avant 1919 du fait de l'ampleur des destructions. Ils étaient souvent
réfugiés à plusieurs dizaines de kilomètres.
Le village avait été évacué le 26 mars 1918.
Les élus furent les premiers à pouvoir se rendre dans les
villages détruits. Certains habitants qui avaient les moyens d'obtenir
un laissez-passer et de voyager purent eux aussi se permettre une excursion
pour constater les destructions.
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Ce qu'il reste de l'église du village (cliquez pour comparer). La route a été déblayée. Les hommes sur la photo semblent être des Australiens, on ne connaît pas les raisons de leur présence. A droite, une des branches d'un des tilleuls de la place du village. |
A part le problème du logement,
le village n'était pas habitable pour d'autres raisons. Il n'est
d'abord pas possible d'y travailler. Les terres ne sont pas cultivables,
le matériel de culture a disparu ou bien est détruit, il
n'y a plus de bâtiments agricoles ni de troupeaux, les usines et
les métiers à tisser sont détruits. Il n'est pas possible
de scolariser les enfants. La mairie, l'église, les cafés,
les commerces et d'autres lieux indispensables à la vie du village
manquaient aussi.
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La principale usine du village en mars 1919. C'est la seule qui sera reconstruite. |
Les moyens de transports sont aussi
désorganisés. Les routes, les voies de chemin de fer les
plus proches sont abîmées. Malgré les destructions,
Le Hamel et les autres villages furent reconstruits et selon le même
plan. Cela était loin d'être évident. L'état
français eut pendant un court moment d'autres projets. Il voulait
ainsi remplacer les villages les plus détruits par des forêts
domaniales. Ce qu'il a fait par exemple pour les villages rasés
autour de Verdun. Mais dans la Somme, cette proposition rencontra la très
forte opposition des maires des communes concernées et de leurs
habitants.
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Ce qu'il reste de l'un des immenses métiers à tisser de l'usine. |
Le Hamel et la majorité des
villages victimes de la guerre furent donc reconstruits. La volonté
des habitants et des élus a certes joué un grand rôle.
Mais la place de l'industrie textile et une agriculture relativement performante
ont aussi contribué au choix de la reconstruction. Quant aux dépenses
que cela supposait, ce que l'Allemagne devait verser à la France
était censé couvrir les dommages de guerre aux victimes de
toutes sortes.
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