Les tactiques d’infiltration

L’apparition de tactiques d’infiltration fut un tournant dans la guerre de tranchées. Elle furent d’abord préconisées par écrit par un officier français en 1915. Mais en pratique, elles furent utilisées pour la première fois par l’armée allemande sur le front russe à l’automne 1917.

Les tactiques d’infiltration se démarquaient radicalement des assauts traditionnels visant à rompre le front ennemi. Si ceux-ci devinrent plus élaborés au cours de la guerre, ils obligeaient à renforcer les flancs à chaque avance pour pouvoir progresser à nouveau. Ils étaient de plus complètement inefficace contre des systèmes de défense en profondeur. Avec les tactiques d’infiltration, ce n’était plus une énorme vague d’infanterie qui se précipitait dans des tranchées ennemies défoncées après un bombardement massif. Au lieu de cela, des troupes de choc (des compagnies à l’origine puis des bataillons) se glissaient entre les positions ennemies les plus fortes après un barrage éclair. Elles étaient lourdement équipées avec des mitrailleuses légères, des mortiers, des lance-flammes … Leur mission était de surprendre les arrières de l’ennemi et ses positions d’artillerie. Elles dépassaient donc les positions fortement défendues qui étaient traitées par la vague principale d’infanterie. Celle-ci suivait pour donner l’assaut aux tranchées de l’avant alors que les unités les plus avancées se voyaient donner la priorité en en support aérien et en ravitaillement.

En cherchant à pénétrer un maximum dans le secteur ennemi, les tactiques d’infiltration redonnèrent aux armées la possibilité de faire à nouveau des gains importants de terrain car les défenseurs ennemis devaient se replier au-delà de leur deuxième ou troisième ligne de défense. Cependant, elles ne résolurent pas les problèmes de ravitaillement et de transport qui empêchaient d’aller plus en avant en cas de succès. Les armées alliées finirent par adopter des tactiques d’infiltration à l’automne 1918 avec la reprise de la guerre de mouvement. Mais leur emploi fut limité à des actions d’infanterie bien définies.