L'Histoire du projet


A l'origine, un documentaire vidéo sur la bataille de Le Hamel

Couverture de la vidéo sur la bataille de Le Hamel
En 1992, un officier de l’armée australienne, le colonel Kevin O’Brien, chargé à l’époque des études d'histoire militaire, proposa de réaliser un documentaire montrant les méthodes utilisées par le général Monash et le Corps australien lors des attaques victorieuses de 1918 en France. 

Sa proposition fut suivie et le colonel O’Brien eut alors l’opportunité de visiter l’ancien champ de bataille à l’est d’Amiens. John Laffin, connu pour être un des meilleurs guides et spécialistes de ces champs de bataille, fut contacté afin de savoir s’il voulait bien servir de guide pour le colonel O’Brien et l’équipe de tournage. Il lui fut aussi demandé de présenter à l’image les séquences du film. On lui expliqua que le documentaire serait centré sur la bataille de Le Hamel et qu’il devrait donc contacter le maire du village pour obtenir l’autorisation de filmer des propriétaires locaux.

En avril 1993, le tournage démarra et fut l’occasion de plusieurs échanges entre O’Brien et Laffin à propos de l’absence d’un véritable mémorial australien sur le front ouest, en France ou en Belgique. John Laffin faisant référence au Mémorial canadien de Vimy comme modèle de qui devrait être fait. Il expliqua qu’il avait plusieurs fois proposé que quelque chose soit fait mais que toutes ses tentatives avait échoué.

Une difficile recherche de soutiens

La tombe d'origine du soldat inconnu 
australien (Adelaide Cemetery)
De retour en Australie, le colonel O’Brien prit l’initiative de rencontrer le Major Général John Whitelaw. Il proposa que l’Australie achète une partie des anciennes tranchées à l’est de Le Hamel pour en faire le cœur d’un parc mémorial. Le projet fut mis en forme et une copie envoyée à M. Laffin pour avoir son opinion. Il y adhéra rapidement sans rien y changer. Ensuite, le général Whitelaw fit parvenir le projet au Premier Ministre australien.

Le gouvernement australien soutint ce projet mais s’occupait alors de faire revenir en Australie un soldat inconnu de la Première Guerre mondiale pour l’inhumer au pays, près de l’Australian War Memorial le 11 novembre 1993, jour du 75e anniversaire de l’Armistice. Il n’y avait donc pas assez de temps pour le projet d’un parc commémoratif inclus dans la commémoration de ce 75e anniversaire. Le projet fut mis entre les mains du directeur des Tombes de Guerre Australiennes – le général d’aviation Allan Heggan – pour le parfaire au sein du Département des Anciens Combattants. A la même époque, en 1993, le documentaire « Hamel – The Turning Point » fut diffusé sur une chaîne nationale australienne le jour de l’ANZAC Day. En France, il est passé en 1998 sur la chaîne satellite Odyssée  ("Hamel – Le tournant de la guerre").

Malgré le soutien du général Whitelaw et plusieurs articles de presse écrits par John Laffin, le projet d’un parc mémorial s'ssouflait. Il y avait bien sûr des difficultés à obtenir un terrain grâce au gouvernement français et il fallait aussi attendre que beaucoup d’officiels australiens hauts placés aient pu visiter le site. Mais le plus gênant, fut qu’alors les relations franco-australiennes étaient à leur plus bas niveau du fait des essais nucléaires français dans le Pacifique.
 

Une heureuse occasion
Comme il arrive souvent, ce fut une événement extérieur similaire qui débloqua la situation. La navigatrice en solitaire française Isabelle Autissier s'était retrouvée en difficulté dans les eaux froides au sud de l’Australie et venait d'être secourue par la marine australienne en décembre 1996. L’ambassadeur français en Australie avait l’intention de rendre visite à l’équipage pour le remercier du sauvetage. 

A cette époque, Kevin O’Brien (désormais général de brigade) occupait un poste important au Quartier Général de la Défense et il remit une copie du projet au chef de la Défense – le général Baker – afin qu’il la lise en se rendant à cette cérémonie. Il demanda aussi à Baker d’en toucher quelques mots au ministre de la défense – Ian McLachlan – et à l’ambassadeur de France, suggérant que ce projet pourrait être un bon moyen pour relancer l’amitié franco-australienne. A son retour, le général Baker expliqua que l’idée avait suscité beaucoup d’enthousiasme.

Le lancement du projet

Le Monument Australien de Fromelles en 1999
Peu après cet événement, M. McLachlan se rendit en France et se déplaça tout spécialement au Hamel. En juillet 97, il chargea le général O’Brien de la réalisation du projet pour le 80e anniversaire de l’Armistice et le détacha auprès du Bureau des Tombes de Guerre.

L’arrivée du général O’Brien aux Tombes de Guerre correspondait au départ en retraite d’Alan Heggan. Ce dernier s’était chargé de l’aspect financier du Parc Mémorial, estimant les fonds nécessaires à 1,4 millions de dollars australiens (environ 5,5 millions de francs français). Il avait aussi proposé que la Bataille de Fromelles trop longtemps oubliée (la première opération australienne en France en juillet 1916) soit reliée au projet. L’idée étant de comparer cette première bataille désastreuse avec un grand succès plus tardif. Le général O’Brien approfondit ensuite cette idée et en fit part au ministre des Anciens Combattants – M. Bruce Scott – pour obtenir son approbation.

Fin 1997, les architectes accompagnés du général O’Brien se rendirent sur les emplacements choisis et mirent au point les derniers plans. Au début de 1998, les aménagements battaient leur plein, les entrepreneurs français et les responsables australiens travaillant côte à côte. Les travaux furent achevés juste à temps pour les inaugurations de juillet 1998.


La construction du PCA